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Nos événements partagés

 

On ne « fait pas paysan » seule. La ferme permet d’accueillir. Les travaux, activités et événements à partager sont nombreux et permettent des rencontres et des échanges très stimulants.

La biodiversité est une alliée impérieuse de l’agriculture.

Le monde paysan n’est pas unanime.
OSONS le OUI le 22 septembre 2024!

Si notre manière de travailler la terre était vertueux, le monde paysan ne tenterait pas d’esquiver la réalité ni de se soustraire à ses responsabilités.

 

Si notre labeur était réellement reconnu à sa juste valeur, nous serions plus nombreuses à travailler la terre et nourrir la population.

 

Si des études scientifiques étaient financées et démontraient que l’agriculture de demain est orientée vers le vivant et alliée de la biodiversité, nous n’aurions pas ou moins besoin d’intrants chimiques pour remédier au manque de résilience de nos cultures.

 

Si les intérêts des opposant.e.s à l’initiative « biodiversité » avaient moins d’intérêt économique à défendre un système agricole volontairement mis sous perfusion, il n’y aurait pas de quoi manipuler la population paysanne avec des effets d’annonce effrayante et des réponses pseudo scientifiques rassurantes.

 

Si notre agriculture était équilibrée et favorisait des synergies entre espèces, nos élevages seraient moins exposés aux risques sanitaires et aux prédations.

 

Si les acteurs de la politique agricole les plus influents cessaient de jeter le discrédit sur les questions d’écologies, le monde paysan pourrait enfin se libérer de sa tutelle agro-industrielle et dire OUI à la fin des hostilités avec le vivant, OUI au futur de notre terre, OUI à la biodiversité sous toutes ses formes, sans pour autant craindre de perdre ses appartenances au monde paysan.

 

Des paysannes déterminées disent OUI à l’initiative « biodiversité » le 22 septembre 2024

Discours premier août 24

Je salue les personnes qui ont œuvré à ce brunch vert, amies, amis, civiliste, bénévoles de tous poils, sans travail collectif évidemment, rien n’est possible ou si peu, en tout cas pas ce brunch, ni une fête nationale, ni une nation d’ailleurs. Je les remercie vivement, et je vous remercie vivement, d’avoir répondu à mon invitation, ça me fait tellement plaisir, ce brunch marque la mi- été pour nous et vient en quelque sorte honorer et soutenir notre travail ici, sur ce petit domaine.
Cette année a été marquée notamment par un mouvement de colère paysan, auquel j’ai essayé de participer, d’une part parce qu’il y a selon moi bien des raisons de ressentir de la colère en tant que paysanne, et d’autre part pour comprendre le mouvement et la colère des collègues. J’ai souvent choisi de me jeter à l’eau pour essayer de me mêler à la mêlée, de travailler dans le gras du lard, d’essayer d’avoir un esprit critique au sein du système des institutions, de faire bouger les lignes à la base et tenter de réduire les clivages idéologiques. C’est dans cette idée que j’ai pris l’initiative de prendre part au brunch paysan, dont l’USP est à l’origine de l’organisation. L’agriculture n’est pas que conservatrice et libérale, la fête nationale doit être la fête de toutes les citoyennes et tout les citoyens et l’agriculture l’affaire de toutes et tous.

Mon intégration dans le mouvement des colères paysannes, dont la durée officielle a été limitée dans le temps, a été un défi complexe, mais je continue, n’en déplaise à certains, de
partager les préoccupations suivantes :
• Des prix qui rémunèrent correctement le travail des paysannes et des paysans, c’est-à-dire une réduction des marges des grandes distributions, des PD qui soutiennent des activités moins rémunératrices mais durables et qui tendent à rendre une certaine autonomie à la profession, par une régulation des marchés et l’encouragement à la consommation de produits locaux ;
• Moins de bureaucratie ? certes, mais ce problème n’est de loin pas l’apanage de l’agriculture, et réduire la charge administrative des entreprises agricoles ne doit pas rimer avec volonté d’abolir des contrôles sur les intrants chimiques ou autres prestations écologiques.
• Et ce qui me tient le plus à cœur, des domaines paysans à taille humaine afin que plus aucune ferme ne soit avalée pour des raisons structurelles et une politique encourageant notamment les néo-paysan.ne.s à reprendre des domaines, en particuliers en structure collective ; la nécessité de la diversité est partout et aussi dans les modes de gestion de fermes.

Les résultats des avancées qui ont découlé de ce mouvement sont peu glorieux. La faîtière des paysans et les partis conservateurs ont réussi à récupérer le mouvement, comme attendu. Mais ce qui m’a le plus déçue et étonnée est le peu de revendication et de présence sur le terrain des collègues, hormis les réunions de tracteurs, le manque de dialogue et d’esprit critique était criant.

Je prends pour ma part le pari de croire à un modèle agricole qui ré intègre l’humain dans l’éco système planétaire et puisse répondre aux besoins de tout le vivant :
Une agriculture nourricière pour une population qui consomme moins et partage plus.

La fête nationale est un moment privilégié pour faire le point sur les valeurs partagées. J’ai choisi de partager avec vous aujourd’hui un moment de mon rêve, une société de partage, de solidarité et de paix sur le thème de l’agriculture, une agriculture plurielle, diversifiée et respectueuse du vivant !

L’ortie, la compagne privilégiée des paysannes bio et des amoureux de la friche, « la mauvaise herbe des braves gens » qui nous accompagne aujourd’hui, vient comme une métaphore à propos, agrémenter nos plats : verte pour l’écologie, saine pour nos corps et nos cultures et généreuse à partager !

J’espère que vous trouverez de quoi nourrir vos débats et vos ventres et vous remercie du fond du cœur d’être là, avec nous, pour ce brunch et pour l intérêt que vous portez à la paysannerie.

 

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